Vivre à la limite

Partout dans le monde, le développement humain a accentué la fragmentation de paysages et d’écosystèmes autrefois continus en parcelles isolées d’habitat naturel. Les routes, les villes, les clôtures, les parcs publics et les fermes sont autant d’exemples d’artefacts humains qui modifient la configuration du paysage.

L’urbanisation entraîne une fragmentation continue des paysages et donc une augmentation de l’effet de lisière. L’effet de lisière est un terme utilisé pour décrire les changements de biodiversité qui se produisent dans l’espace entourant la limite commune de deux ou plusieurs écosystèmes distincts. Cette zone de transition peut être plus riche en biodiversité (appelée écotone) et les exemples les plus évidents sont entre les forêts et les plaines, les forêts et les montagnes, et la terre et l’eau. Les animaux qui ont colonisé les zones du campus sont généralement ceux qui ont besoin de deux habitats ou plus, comme le lapin à queue blanche, le renard roux, le geai bleu et le merle d’Amérique. Mais l’effet de lisière peut aussi signifier que certaines espèces ne peuvent pas subvenir à leurs besoins parce que la superficie de l’habitat secondaire n’est pas assez grande pour elles, ce qui peut entraîner une diminution de la biodiversité.

Coyote

Sur le campus, le point de rencontre entre la terre et l’eau est souvent l’espace le plus intéressant pour la biodiversité. Le Lac-St-Louis est un lac qui contient beaucoup de vie aquatique et de nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères se nourrissent de cette vie aquatique. En hiver, lorsque le lac est gelé, de nombreux animaux l’utilisent pour se déplacer. Les coyotes et les renards roux s’y déplacent pour atteindre facilement différents habitats et îles auxquels ils n’auraient pas accès aussi facilement lorsque le lac n’est pas gelé. Au printemps et en été, les bernaches du Canada mangent les plantes et les insectes des pelouses du campus, ainsi que la vie aquatique du lac. Les carouges à épaulettes sont présents et préfèrent un habitat ouvert avec quelques arbres et un accès à l’eau. Fin mai et juin, les crapauds d’Amérique se dirigent vers l’eau pour s’accoupler et pondre leurs œufs.

Lapin à queue blanche de l’Est

Souvent, un petit bosquet d’arbres dans une zone par ailleurs herbeuse peut créer un micro-habitat de lisière. En examinant les différentes espèces d’arbres sur le campus inférieur, on constate qu’il y a pas mal de chênes rouges matures, un certain nombre de pins rouges et un certain nombre d’espèces d’érables différentes, notamment l’érable argenté, l’érable rouge et l’érable de Norvège.  Tous ces arbres matures fournissent des services écosystémiques et créent un habitat pour les animaux et les insectes. Les chênes produisent des glands qui constituent l’un des aliments les plus nutritifs de l’écosystème local et de nombreux animaux les recherchent. Ce ne sont pas seulement les écureuils, mais aussi les souris, les ratons laveurs et les renards qui les mangent. Les glands contiennent généralement 8 % de protéines et 37 % de matières grasses. Les geais bleus adorent les glands et sont capables d’en cacher ou d’en enterrer jusqu’à 5 000 par an, qu’ils reviennent manger plus tard dans l’hiver. Les graines d’érable sont également nutritives et sont consommées par les souris et les écureuils, ainsi que par de nombreuses espèces d’oiseaux, dont les mésanges.

Les espèces de conifères, qui comprennent principalement les pins rouges et les cèdres blancs, sont des arbres importants pour la nidification des oiseaux. Les oiseaux chanteurs sont toujours à la recherche de cachettes ou d’abris pour échapper aux prédateurs et les conifères (en particulier le feuillage dense des cèdres) sont les endroits idéaux pour se réfugier en cas d’urgence.

Tout animal se déplaçant dans le paysage préfère suivre le couvert fourni par les arbres et les buissons.

Les lapins à queue blanche qui vivent sur le campus utilisent les zones broussailleuses près des cours des maisons et des bâtiments de l’avenue Maple et s’aventurent ensuite dans les zones herbeuses ouvertes du campus pour de petites incursions afin de manger les herbes et les graminées abondantes. Les mères lapines font leur nid dans les zones broussailleuses et peuvent avoir jusqu’à quatre portées par an, d’avril à septembre. Chaque portée contient généralement 5 à 6 lapereaux, de sorte qu’une mère lapine peut souvent engendrer plus de 20 lapereaux par an. Ils se reproduisent donc rapidement, mais la plupart des lapins ne vivent pas plus de 15 mois et la majorité d’entre eux finissent par servir de repas aux renards roux ou aux coyotes.

 

Le contenu de cette page a été rendu possible grâce à la subvention 2022-2023 du Réseau intercollégial de biodiversité des campus Entente Canada-Québec, dirigé par le Collège Vanier. Ce projet a été financé en partie par le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec, grâce aux contributions de l’Entente Canada-Québec relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde.

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