Monde inédit : Traces d'animaux

La souris sylvestre

Il existe un monde invisible de vie animale et d’activités animales dont la plupart se déroulent la nuit ou au petit matin, lorsque très peu de personnes sont éveillées. La plupart des mammifères sont actifs la nuit. Les écureuils et les tamias sont des exceptions à cette règle générale. Les animaux que nous voyons rarement parce qu’ils ne sortent que la nuit laissent des signes de leur activité lorsqu’ils défèquent ou urinent, lorsqu’ils laissent une marque olfactive ou lorsqu’ils laissent des traces dans la neige ou dans la boue. Certains animaux peuvent également être détectés par la façon dont ils mangent les plantes ou l’écorce des arbres.

L’art du pistage est fascinant pour quiconque a passé du temps à l’explorer. Il est particulièrement intéressant de l’étudier en hiver, lorsque tout animal qui marche sur la neige laisse une trace, même une minuscule souris si la neige est suffisamment molle. Les traces permettent de rassembler beaucoup d’informations. Une bonne trace permet d’identifier la direction dans laquelle l’animal se déplaçait et la vitesse à laquelle il se déplaçait. Lorsqu’un mammifère comme le renard court, il y a de plus en plus d’écarts entre les traces au fur et à mesure que l’animal bondit, et plus il va vite, plus la distance entre les traces est grande.

En hiver, nous trouvons régulièrement sur le campus des traces de renard roux, de coyote et de la queue de coq de l’Est, ainsi que, bien sûr, d’écureuil gris. Même le renard roux laisse son odeur sur des repères olfactifs tels que des rochers ou des souches d’arbres. (Le rocher sur cette photo a été utilisé par un renard roux pour marquer son territoire). L’odeur, une fois qu’on l’a apprise, est incomparable, elle ressemble un peu à celle de la mouffette, mais en moins fort.

Les petites boulettes rondes d’excréments laissées par le lapin à queue blanche de l’Est sont également reconnaissables. C’est un autre moyen pour les biologistes de détecter la présence de l’espèce.

Les castors viennent même sur les rives de notre campus pour couper des arbres afin de les manger, ce qui a incité les employés chargés de l’entretien du campus à placer des grillages autour de la base des plus gros arbres. Un arbre rongé par un castor est facilement identifiable et l’on peut savoir s’il est relativement récent ou plus ancien car le bois sèche et perd de sa couleur en vieillissant.

Certains pics, comme le grand pic mar présent sur notre campus, laissent de grands trous rectangulaires très caractéristiques dans les arbres lorsqu’ils chassent les fourmis charpentières qui s’y trouvent.

Mais il existe aussi d’autres mondes invisibles. Par exemple, dans le sol, des milliers d’organismes, voire des millions, vivent leur cycle de vie.  Et dans les eaux du lac Saint-Louis, juste en dessous du campus, sous les douces vagues, on trouve des créatures aquatiques invisibles, telles que des poissons géants comme l’esturgeon jaune et le maskinongé, de très grandes tortues comme la tortue serpentine, ou des insectes aquatiques qui vivent dans l’eau jusqu’à ce qu’ils émergent pendant la période la plus chaude de l’année pour s’accoupler. Il y a même le monde invisible des insectes qui volent au-dessus de nous à une altitude à laquelle les oiseaux mangeurs d’insectes, comme le martinet ramoneur, volent pour les capturer.

Cigale

Une créature qui émerge en juillet peut passer de trois à sept ans dans le sol sans être détectée, à l’état de nymphe. Il s’agit de la cigale caniculaire, dont voici une photo prise sur notre campus il y a quelques années. Elle émet l’un des sons les plus forts de la nature. C’est un gros insecte, mais il est inoffensif et constitue une nourriture délicieuse pour de nombreux autres animaux. Les ratons laveurs, les guêpes et d’autres insectes se régalent de la cigale tout au long de la saison. On sait que les cigales adultes ne mangent pas. Au lieu de cela, elles concentrent leur énergie sur la reproduction au cours de leur courte vie d’adulte. Elles se reproduisent, les femelles pondent des œufs sur les branches des arbres, puis elles meurent. Les larves éclosent des œufs et tombent sur le sol, s’enfouissant dans la terre pour devenir adultes.

Au bout de quelques années, les jeunes nymphes muent (perdent) leur exosquelette et le laissent sécher sur place. Il n’est pas rare de les voir s’agripper aux troncs d’arbres, aux tiges des plantes, aux soffites, aux gouttières, aux moustiquaires et même aux brins d’herbe. C’est un autre signe laissé derrière eux qui nous donne un indice sur leur localisation.

Les crapauds d’Amérique sont l’un des animaux qui sortent également la nuit.  Ils se cachent sous des troncs, des feuilles mortes ou dans de petits terriers dans le sol pendant la journée et quand il fait nuit (surtout quand il fait chaud et humide), ils sortent pour manger des insectes, en consommant régulièrement jusqu’à 100 insectes en une seule nuit.

Même s’ils ont des glandes toxiques sur la tête, les ratons laveurs évitent ce problème en retournant les crapauds sur le dos et en mangeant leur ventre.

Le contenu de cette page a été rendu possible grâce à la subvention 2022-2023 du Réseau intercollégial de biodiversité des campus Entente Canada-Québec, dirigé par le Collège Vanier. Ce projet a été financé en partie par le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec, grâce aux contributions de l’Entente Canada-Québec relative à l’enseignement dans la langue de la minorité et à l’enseignement de la langue seconde.

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